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Le major général William Glasgow

Portrait en studio de William Glasgow en France, ca. 1916-1917

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Posté le 11 juillet 2018

Les Australiens sont incroyablement fiers de la manière dont leurs soldats se sont conduits à Villers-Bretonneux, mais pas autant que le brigadier général William Glasgow, l’herbager et épicier du Queensland qui les a menés au combat.

Après avoir servi à Gallipoli, Glasgow a commandé la 13e brigade sur le front de l’Ouest à partir de fin 1916 — à la bataille de la Ferme du Mouquet, Messines, le bois du Polygone et Dernancourt.

Aux côtés du général John Monash et du brigadier général Pompey Elliott, il fut essentiel au succès australien sur le front de l’Ouest.

Après une série de défaites sanglantes à Villers-Bretonneux en avril 1918, Glasgow et Elliott ont remis en question la stratégie et le moment choisi par le personnel anglais pour la 2e bataille de Villers-Bretonneux — et ils ont gagné.

Photo de groupe informelle de William Hughes, premier ministre de l'Australie, du major-général William Glasgow, commandant de la 1re division australienne, et de soldats australiens non identifiés, en Belgique, le 22 février 1919 (AWM E04366).

« Le fait d’attaquer le front ennemi sur toute sa longueur va à l’encontre des enseignements de votre propre armée, » leur a dit Glasgow. « Si Dieu tout-puissant donnait cet ordre, nous ne pourrions pas y obéir de jour. L’artillerie ici est en grande partie hors d’usage, et l’ennemi a tous ses fusils en position. »

La bataille a ensuite eu lieu selon les directives de Glasgow et a été considérée comme un succès incroyable. Ils ont recapturé la ville, fait 600 prisonniers allemands et perdu seulement 2 473 hommes.

Glasgow a écrit à sa femme, Belle, que les Australiens ne s’étaient « jamais aussi bien battus » :

« C’est vrai, on a passé un sale quart d’heure le 24. C’était vraiment une mission difficile, et certains des… [Allemands] ne s’imaginaient pas qu’on pourrait y arriver, mais les hommes étaient vraiment extraordinaires. C’était l’anniversaire du débarquement de [Gallipoli]. Ils voulaient que je le fasse de jour, mais j’ai refusé, [et je] pense que mes pertes auraient été beaucoup plus lourdes. »

Belle avait décidé, contrairement à l’usage, de venir à Londres pour être près de son mari et de laisser ses deux enfants en Australie, mais les hommes de Glasgow passaient avant tout.

En mars 1917, il lui écrivit : « Je ne peux rien promettre concernant Noël à Paris. Je crois que je devrais être avec mes hommes durant cette période. On doit penser à eux et leur donner de notre temps à cette période. Ce n’est que justice… tu sais qu’ils ne peuvent pas voir leur famille. »

Une descendante de Glasgow originaire de Sydney, Deborah McDowall, honore son grand-père durant les commémorations centenaires de la bataille de Villers-Bretonneux cette année.

« Je ne pouvais pas m’empêcher de penser que nous étions assis là où une bataille faisait rage 100 ans plus tôt — à tout ce qui en dépendait, à quel point il devait avoir envie de réussir, et que les hommes qui avaient déjà marché 14 km depuis la ligne de départ se sont montrés à la hauteur et ont fait preuve d’un courage incroyable », a-t-elle dit.

Portrait informel du brigadier-général William Glasgow (à gauche), du lieutenant A. Norrie MC (au centre) et du capitaine G.F. Priestley MC, en France., 30 juillet 1918 (AWM E02807).

L’historien australien officiel de la guerre, Charles Bean, avait décrit Glasgow un peu plus tôt :

« Avec des yeux bleus que l’on aperçoit sous des sourcils froncés et pleins d’humour aussi épais que ceux d’un Deerhound ; avec la difficulté à s’exprimer d’un broussard, mais une capacité à analyser le caractère et les situations ; avec un tempérament fougueux, mais une compréhension calme et un contrôle ferme des hommes, avec une absence totale de vanité, mais une honnêteté translucide et un sens de la droiture qui inspirait confiance à ses supérieurs tout comme à ses subordonnés, il pouvait — d’un froncement de sourcil, d’un hochement de tête astucieux ou d’une lueur dans les yeux… éveiller chez les autres plus d’énergie que toutes les exhortations n’y seraient arrivées.

Après la guerre, Glasgow fut élu au Sénat australien, servi comme ministre puis comme haut-commissaire auprès du Canada. Il reprit également son épicerie dans l’ouest du Queensland et dirigea plusieurs entreprises. Il mena les marches de l’Anzac Day à Brisbane pendant 20 ans.

Mme McDowall a déclaré n’avoir que des souvenirs limités de son grand-père, mais que son influence sur les autres était clair.

« J’avais huit ans quand il est décédé… mais il se rendait presque tous les jours au bureau, et ce jusqu’à sa mort…

Il a inculqué à ma mère, qui l’adorait, ses idéaux concernant la manière dont on doit vivre. Il lui avait envoyé le poème « Si » de Rudyard Kipling depuis l’Angleterre… ça nous a beaucoup marqués. »

Mme McDowall a récemment fait don de toutes les lettres de Glasgow à la Fryer Library de l’université du Queensland, où elles ont été numérisées. Collectivement, elle offre une vision approfondie d’un militaire qui, comme Monash et Elliott, faisait passer le bien-être des autres hommes avant le sien.

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