Histoire
Retour à la salle de pressePour l’amour de Dieu
Si vous étiez un soldat australien, loin de chez vous, en période de guerre, que garderiez-vous dans votre poche ? Une photo de votre famille, un carnet et un crayon ou peut-être des sucettes ?
Avec tous ces éléments, de nombreux soldats gardaient une Bible de poche ou un livre de prières. Ils trouvaient du confort dans leurs croyances spirituelles, persuadés que, malgré le stress de la bataille, ils n’étaient pas seuls et que Dieu allait assurer leur sécurité.
L’aumônier George Jarvis avait adressé une lettre à sa femme depuis les champs de bataille de France pendant la Première Guerre mondiale :
Mardi 18 juin 1918
Oui, ma chère Ethel, j’ai la conviction que nous pouvons sans crainte laisser tout entre les mains de Dieu. Comme c’est réconfortant de sentir, et je peux vous le dire, ma chérie que je m’en suis rendu compte plus d’une fois, le confort présent que l’on peut ressentir si on laisse tout entre les mains de Dieu. Lorsque les autres sont « exposés au vent » et se baissent très effrayés, moi je ressens le réconfort que cela procure de Lui faire confiance.
Chaque service militaire — de la marine, de l’armée et de la force aérienne — dispose d’un aumônier, ou de padrès, comme on les appelle souvent. Padré est un mot espagnol signifiant « Père », et il était probablement utilisé à l’origine pour désigner les prêtres catholiques, mais aujourd’hui il fait référence à l’ensemble des aumôniers hommes et femmes.
Les Padrés ont un rôle unique. Ils portent le même uniforme et vivent les mêmes pressions que les autres militaires, hommes et femmes, mais ils sont formés pour apporter la paix, l’espérance et l’amour aux personnes avec lesquelles ils travaillent.
Selon les règles de la Convention de Genève, les padrés militaires sont des non-combattants, et pendant les opérations, ils portent un brassard — une bande sur l’uniforme le haut du bras — permettant de les identifier en tant que personnes protégées. Ils accompagnent souvent les troupes en position de première ligne et travaillent dans des situations dangereuses.
Le rôle du padré ne se limite pas à la foi, même si on peut lui donner un nom différent.
Même pendant la Première Guerre mondiale, les commandants prenaient note de la diversité culturelle de leurs troupes.
La Force impériale australienne comprenait des personnes d’origine autochtone, maorie, juive, chinoise, grecque, libanaise et même allemande. Il y avait beaucoup de personnes non chrétiennes parmi les troupes britanniques et françaises, notamment des musulmans d’Afrique du Nord.
Indépendamment de leur foi, chacun donnait un sentiment d’appartenance aux personnes loin de chez elles.
Le capitaine John Cope, aumônier du 14e bataillon de la Force impériale australienne en Égypte a adressé une lettre au domicile de sa mère, peu de temps après son évacuation de Gallipoli :
Égypte 14.1.16
J’ai reçu un gentil petit service sur le sable, l’autre dimanche soir — la Parade Service matinale a été mise en boîte par un avion éblouissant qui volait juste au-dessus de nos têtes, cela tombait à pic, car je n’arrivais pas à expliquer comment Néhémie avait construit le mur lorsqu’ils se mirent tous à contempler dans le ciel l’avion qui bourdonnait ! Je prononçai alors la bénédiction.
L’Armée du Salut, ou les « Salvos » comme on les appelle affectueusement en Australie, sont une organisation mondiale engagée à s’occuper des besoins physiques et spirituels des populations.
Leur rôle n’a jamais été aussi manifeste qu’en temps de guerre. Au déclenchement de la Première Guerre mondiale, l’armée du Salut a été largement considérée comme « l’Église qui se retroussait les manches » et plusieurs de ses aumôniers et bénévoles servaient dans chaque zone du conflit.
C’était au Havre en France que leur célèbre panneau « Hop In » apparut pour la première fois. Les militaires pouvaient s’arrêter dans ces centres pour prendre une tasse de thé et avoir une discussion amicale. Les « Salvos » ou « Sally Men » se convertissaient également en infirmiers et brancardiers des soldats blessés sur le terrain.
Aujourd’hui, les prières, lectures et hymnes font souvent partie des cérémonies commémoratives, qu’ils soient récités par le public ou lus par des aumôniers et autres personnes sélectionnées.
Tous reconnaissent le sacrifice de ceux qui ont servi dans l’armée ainsi que la force et le confort spirituel qui peuvent émaner de la foi en Dieu.