Tourisme
Retour à la salle de presseUn pont Bailey et un jardin de la paix à Amiens
Le 24 avril 2024, à l’occasion de la journée de l’Anzac, la ville d’Amiens a inauguré une passerelle destinée à partager la mémoire des soldats australiens de la force impériale australienne qui ont empêché la prise de la ville lors des offensives allemandes de 1918.
Le 8 août 1918 commence une grande offensive pour les alliés avec la Bataille d’Amiens. La motivation des troupes, l’excellente coordination et efficacité des véhicules blindés (inspirée notamment des succès du général Sir John Monash au Hamel) et la stratégie de désinformation pour induire en erreur les troupes allemandes ont rapidement eu raison de celles-ci. Autant de variables qui ont permis aux alliés de reprendre près de 13km territoire sous contrôle allemand.
Amiens hors de danger, le succès de la bataille d’Amiens marqua le début de l’offensive alliée des Cent jours, qui mènera trois mois plus tard à la signature de l’Armistice. Amiens n’a jamais oublié le sacrifice des troupes du Commonwealth, et notamment des australiens, à qui une plaque fut dédiée au cœur de la Cathédrale amiénoise, comme ce fut le cas pour les autres nations étrangères impliquées.
Plus d’un siècle plus tard, en hommage à la contribution et au sacrifice des du corps du génie militaire de l’armée australienne (Royal Australian Engineers, RAE) lors de la bataille de la Somme de 1916, le 1er groupe d’escadrons de campagne de la Royal Australian Engineers Association a fait don d’un pont Bailey à la ville d’Amiens. Il s’agit d’une passerelle préfabriquée et à l’installation rapide, conçue par le génie militaire durant la Seconde Guerre mondiale pour permettre la traversée d’obstacles par des troupes.
« Le pont doit servir à la fois de monument et de mémorial à chaque unité du génie de l’armée australienne pendant la Première Guerre mondiale et également fournir une infrastructure utile aux citoyens et aux visiteurs d’Amiens ».
Il n’existe dans le monde aucun autre monument à la mémoire du Corps du génie australien de la Première Guerre mondiale. Il est opportun que leur mémorial soit situé à l’endroit où ces actions ont eu lieu. La passerelle commémorative est convenablement située près de l’école d’ingénieurs d’Amiens et permet d’offrir un nouvel accès au Jardin des plantes d’Amiens.
L’inauguration de cette passerelle, initialement prévue pour le 8 août 2020, 102eme anniversaire de la bataille d’Amiens, fut malheureusement repoussée en raison de la crise sanitaire mondiale. Après presque quatre ans, les premiers travaux ont débuté le 12 février 2024 pour en garantir l’inauguration la veille de la journée de l’Anzac, date si significative pour le peuple australien.
La cérémonie d’inauguration de cette passerelle s’est faite en la présence de l’Honorable Matt Keogh MP, ministre australien des anciens combattants et ministre de la Défense, de son excellence Madame Gillian Bird, ambassadrice d’Australie en France, de Monsieur Alain Gest, président d’Amiens Métropole, et de Monsieur Rollon Mouchel-Blaisot, préfet de la Somme. L’inauguration fut également marquée de la présence de nombreux autres participants, locaux comme australiens, tous témoins de l’amitié franco-australienne.
Mais ce n’est pas le seul témoignage de l’amitié franco-australienne que la ville d’Amiens a prévu d’inaugurer. Un jardin de la paix australien, devrait être inauguré à l’entrée de la Citadelle d’Amiens, qui abrite aujourd’hui l’Université de Picardie Jules Verne.
Le « Jardin des songes », élaboré dans le cadre d’un programme mené par Art & Jardins Hauts-de-France et la mission centenaire, sera conçu par des paysagistes et architectes français et australiens (Chartier Dalix et JMD Design), et prévoit de faire écho à l’Australie dans ses choix de végétation et d’aménagement, avec des pins de Wollemi, des eucalyptus, et des cheminements rouges/ocres, semblable à la terre australienne.
L’objectif du Jardin des songes est d’en faire un lieu de paix, tout en faisant écho à la violence de la Première Guerre mondiale par sa forme déstructurée, en opposition à la quiétude onirique du jardin. Il s’agit d’un « paysage rêvé de ceux qui ne reverront pas leur terre » pour citer les agences responsables de ce projet.
Ces deux ouvrages démontrent encore aujourd’hui, qu’après plus d’un siècle, Amiens se souvient encore des soldats qui, alors venus du bout du monde, l’ont défendue fermement lors du chaos de la Première Guerre mondiale.