Histoire
Retour à la salle de presseLe Mémorial National australien durant la Seconde Guerre mondiale
La signature de l’Armistice, le 11 novembre 1918, annonçait la fin de celle qu’on appelait la Der des ders. Peu après celui-ci furent construits de multiples cimetières et mémoriaux sur le front occidental pour honorer et se souvenir du sacrifice des centaines de milliers de soldats venus du monde entier. Le Mémorial National australien inauguré en 1938, près de Villers-Bretonneux, en fait partie.
Un an plus tard, la Seconde Guerre éclate, transformant ce lieu de souvenir, à nouveau en champs de bataille.
Suivant l’invasion de la Pologne, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne le 3 septembre 1939. Ce n’est cependant qu’à partir du 10 mai 1940, lors de la Bataille de France, que les combats reprennent sur le front occidental. Ces batailles étaient très différentes de la guerre d’usure et de positions que la région avait connue pendant la Première Guerre mondiale.
Lors de la bataille d’Amiens de 1940, la Wehrmacht s’empare très rapidement de la zone autour de Villers-Bretonneux et de Fouilloy, malgré la forte résistance des 4e, 5e et 7e Divisions de l’infanterie coloniale qui furent anéanties le 10 juin près d’Erquinvillers dans l’Oise.
Les combats intenses du secteur ont causé bon nombre de dégâts, et particulièrement dans le cimetière militaire de Villers-Bretonneux et le Mémorial National australien. Ce dernier, surplombant la campagne française, fut utilisé comme poste d’observation par les troupes alliées, et en conséquence, représentait une cible de choix pour la Wehrmacht.
Le Mémorial National australien en 1945 – ©AWM
Après l’armistice du 22 juin 1940, et ce malgré l’occupation, des opérations continuent, engageant de concert des frappes alliées et des mouvements de résistances dirigés depuis la Grande Bretagne. Néanmoins c’est principalement à partir du 6 juin 1944, avec le débarquement de Normandie que les opérations alliées peuvent recommencer pour chasser l’occupant nazi. Le 31 août 1944 avec les efforts des armées alliées et des Forces Françaises de l’intérieur, Amiens et les villes alentours, Corbie, Fouilloy, Villers-Bretonneux sont progressivement libérées.
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Dans ces derniers mois de guerre, de nombreux soldats des troupes alliés tués en service furent enterrés dans les cimetières créés alors pour leurs aïeuls, combattants de la Première Guerre mondiale. Ce fut le cas de l’aviateur Ian George Medwin (matricule 41488) et du navigateur Arthur John Coe (matricule 404530), servant dans le 487e escadron de la Royal New Zealand Air Force. Aux commandes d’un de Havilland DH98 Mosquito, les deux aviateurs ont décollé de Rosière en Santerre, et ont percuté un poteau au décollage, entrainant le crash de l’appareil et la mort des deux hommes.
Aujourd’hui, ils sont tous les deux enterrés dans le cimetière militaire de Villers-Bretonneux, et également les seuls soldats néozélandais identifiés, et de la Seconde Guerre mondiale sur les 2146 soldats enterrés là.
Après la guerre, le choix fut fait de conserver quelques impacts et stigmates sur la tour du mémorial et dans le cimetière, pour garder en mémoire les combats sur le site durant la Seconde Guerre mondiale.
Il n’est néanmoins pas le seul mémorial australien à avoir été abimé lors de cette guerre. À quelques kilomètres à l’est, sur le Mont Saint Quentin près de Péronne, le mémorial de la Deuxième division de la force impériale australienne fut détruit par l’armée allemande. Cependant, à la différence du Mémorial National australien, celui-ci fut détruit volontairement par la Wehrmacht, tiré par un char.
Le mémorial représentait alors un Digger australien achevant un aigle, allégorie de l’Empire allemand. Lors de sa restauration, la représentation du Digger fut changée pour paraître moins belliqueuse, le représentant au repos, pensif, et couvert de son slouch hat emblématique.