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Une récompense artistique honore un bombardier du front occidental

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Posté le 11 juin 2018

Des milliers d’Australiens connaissent l’art de Napier Waller, le bombardier qui perdit son bras droit à Bullecourt en 1917, mais qui réalisa ensuite des pièces emblématiques du Mémorial australien de la guerre.

Waller était un muraliste, mosaïste et peintre de renom qui travaillait sur le vitrail et d’autres supports. Il est surtout connu pour ses vitraux et ses mosaïques dans le Hall du souvenir du Mémorial, qui comprend aussi la Tombe du Soldat inconnu.

Comme beaucoup de jeunes hommes de son temps, l’ancien garçon de ferme victorienne poursuivait une carrière quand il s’est engagé dans l’armée lors de la Première guerre mondiale.

Il étudiait à l’École du Musée des beaux-arts et avait exposé des aquarelles ainsi que des dessins. Il épousa un autre étudiant en art, Christian Yandell, et quand la guerre fut déclarée, il fut envoyé au front occidental avec le 22e Bataillon.

En 1916, il fut transféré à la 11e Batterie d’obusiers et utilisa son journal pour réaliser des croquis de la Somme. Il prit part à plusieurs batailles avant d’être gravement blessé à Bullecourt, France.

Son bras droit fut amputé et, alors qu’il était en convalescence en France et en Angleterre, il apprit seul à dessiner et à écrire avec sa main gauche, déclarant notoirement :

« Un artiste dessine avec sa tête, pas avec sa main ».

Quand il rentra à Melbourne, Waller présenta des images réalistes du front occidental aux Australiens, ses croquis de guerre en noir et blanc, à l’aquarelle et à l’huile, lors d’expositions dans de grandes villes pendant deux ans. Il exposa ensuite à Londres.

Au cours des 20 années suivantes, il travailla de manière prolifique et s’imposa comme un artiste mural et un mosaïste de renom ; et il réalisa des travaux sur commissions pour l’Université de Melbourne, l’hôtel Menzies, la Bibliothèque publique de Melbourne et la Maison de la presse.

Son travail dans le style art déco intégrait des thèmes classiques et mythologiques, et il idéalisait des sujets contemporains comme la communication de masse.

En 1937, le Mémorial australien de la guerre l’invita à concevoir et à installer des œuvres dans son Hall du souvenir.

Le vitrail et les mosaïques sont des domaines difficiles et laborieux, et bien qu’ayant seulement un bras, Waller s’impliqua activement dans le processus, soutenu par ses étudiants en art et les veuves de guerre de Melbourne qui attachèrent plus de 6 millions de carreaux de mosaïque sur des feuilles de papier. Le résultat, dévoilé en 1958, fut l’une des plus grandes mosaïques au monde.

Les œuvres monumentales de Waller démontraient ses aptitudes, son ingéniosité et sa force. En 1933, quand il réalisa une murale publique à Melbourne, Art in Australia le salua comme « notre seul décorateur reconnu ».

Récompense artistique Napier Waller

Aujourd’hui, Napier Waller est à nouveau honoré, avec un grand prix artistique décerné en son nom par le Mémorial australien de la guerre.

Le prix de 10 000 $ est exclusivement destiné au personnel de la défense, actuel et ancien, et vise à promouvoir le pouvoir de guérison de l’art.

Il comprendra une période de résidence au Mémorial avec l’artiste de guerre officiel Ben Quilty qui a remporté le Prix Archibald en 2011.

Les inscriptions sont ouvertes du 11 juin au 11 juillet 2018 et le gagnant sera annoncé en septembre. Pour plus de détails, visitez le site Web Australian War Memorial.

Références

Lecture complémentaire :

Nicholas Draffin. L’art de M. Napier Waller. South Melbourne : Sun Books, 1978.

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