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Portrait de soldat : Martin O’Connor

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Posté le 28 juin 2018

Private Martin O’Connor était habitué au travaux difficiles – il était mineur dans le Queensland. Pourtant, rien ne pouvait le préparer aux champs de bataille de la Somme.

O’Connor vient de Mount Morgan, près de Rockhampton. Il est «fondeur». Le travail, complexe, difficile et dangereux, consistait à mélanger du minerai de cuivre et des produits chimiques dans un haut fourneau.

Lorsque le travail à Mount Morgan ralentit, il tente sa chance plus à l’ouest à Mount Isa, le plus grand gisement de cuivre en Australie.

À cette époque, la production de cuivre du Queensland est vendue à l’Allemagne, mais cela prend fin avec le déclenchement de la guerre en 1914. La production est alors allouée au gouvernement australien pour être utilisée dans les usines d’armement britanniques.

La guerre va aussi changer la vie de Martin O’Connor.

Il s’engage dans l’AIF avec son ami Duncan Logan, âgé de 22 ans à l’époque, lors d’une campagne de recrutement «éclair» en août 1915. Ils rejoignent le neuvième bataillon et, après un bref service en Egypte, ils sont envoyés en France.

Le neuvième bataillon est l’une des premières unités d’infanterie formées pendant la Première Guerre mondiale. Le régiment Moreton est constitué exclusivement de personnes originaires de Queensland. Il défend la ligne pendant le débarquement sanglant à Gallipoli et, après le retrait des troupes de l’ANZAC, des hommes comme O’Connor et Logan sont envoyés en renfort.

En France, les alliés s’enfoncent dans le front occidental, et essayent de forcer le passage à travers les positions solides des Allemands au nord et au sud de la Somme.

La bataille de Fromelles (19 au 20 juillet 1916) restera dans les souvenirs comme la plus désastreuse pour les Australiens, avec plus de 5500 victimes et aucune avancée.

Trois jours plus tard, la troisième division australienne, dans laquelle servent O’Connor et Logan, est chargée de reprendre le village de Pozières.

Les Australiens préparent l’attaque pendant 48 heures, sous les bombardement de l’artillerie et le gaz. Dans la nuit du 22 juillet, l’artillerie des deux camps entame une féroce bataille. La puissance de feu illumine le ciel sur des kilomètres.

À 12h30, l’artillerie alliée atteint des cibles derrière la ligne ennemie. Les deux premières vagues d’Australiens commencent l’assaut et capturent le système de tranchées de Pozières et la région sud de la route Albert-Bapaume.

Le neuvième bataillon rencontre une forte résistance près des anciennes lignes allemandes et a du mal à s’orienter sur un terrain pilonné par les obus. Les tranchées ennemies et les mitrailleuses sont bien dissimulées.

Dans le milieu de l’après-midi, les troupes australiennes sécurisent le village. La bataille de Pozières continue jusqu’au 3 septembre, avec un bilan plus de 23 000 soldats australiens hors d’état de combattre, dont 6800 morts ou blessés succombant à leurs blessures.

Martin O’Connor et Duncan Logan font partie des pertes. Les compagnons qui se sont engagés ensemble pour la guerre sont mentionnés dans la 236ème liste des victimes imprimée dans les journaux australiens.

Pendant un an, Private O’Connor est enregistré comme blessé ou disparu. Sa mère, Nellie, écrit à plusieurs reprises au bureau des archives de guerre pour demander une «quelconque preuve». Un an plus tard, un tribunal militaire conclut qu’il est mort au combat.

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