
Histoire
Retour à la salle de presseNoël dans les tranchées

Noël, considéré par beaucoup comme un temps de « paix et de bienveillance pour tous », fut à l’origine d’une trêve sur le front occidental, mais une fois seulement, en 1914.
Pendant les dernières années de la Première Guerre mondiale, les soldats des deux camps furent interdits de fraterniser et, suite aux pertes catastrophiques et aux premières utilisations de gaz toxiques, ils n’étaient pas prêts à déposer les armes.
L’optimisme de la formule « tout sera terminé d’ici Noël » s’estompait peu à peu et les troupes australiennes passèrent trois Noëls confinées dans les tranchées glaciales.
Ce fut le premier Noël blanc pour beaucoup d’Australiens, comme le rapporte le Daily Telegraph : « Une vague de froid traverse [la France] depuis quelques jours, une gelée blanche a recouvert chaque maison, les arbres et buissons sont habillés d’un manteau blanc, haies et arbustes ressemblent à du corail scintillant aux premiers rayons du soleil »
Quelques soldats purent profiter d’un repas spécial, tandis que d’autres mangèrent leur ration habituelle, améliorée grâce aux colis réconfortants de la Croix Rouge, du Fonds australien d’aide aux soldats (Australian Comforts Fund) ou de leur famille en Australie.
Le Fonds s’est assuré que « chaque soldat australien déployé en France reçoive une attention spéciale pour Noël, sous forme de cadeau de Noël, ou de confort supplémentaire.»
Équipés de masques à gaz et de casques de combat, traversant des villes en ruines, ses membres ont couru vers les tranchées, de nuit, pour distribuer cadeaux, café, chocolat chaud, biscuits et cigarettes.
Équipés de masques à gaz et de casques de combat, ses membres ont couru vers les tranchées, de nuit, pour distribuer des cadeaux.
L’un des cadeaux les plus envoyés par les familles restées en Australie était le Christmas Billy, qui contenait le Plum-pudding, une lettre ou un message, et des produits de luxe tels que des sucettes, des cigarettes, des chocolats, des pâtisseries, des conserves, du savon, des cartes à jouer et des souvenirs.
Cette campagne publique a été lancée par le Alexandra Club, une organisation féminine de Melbourne, qui rien qu’en 1915 avait distribué près de 20 000 Christmas Billy.
Les familles envoyaient aussi leurs propres colis. Le Sydney Morning Herald fit état d’un « afflux de Noël » sur le front français en 1916.
« L’effort australien a été marqué par une livraison record de plus de 1200 sacs de cadeaux en une journée. Les autorités s’attendent à traiter plus de … 30 000 lettres. Les bataillons sur le front ont reçu en main propre leurs cadeaux via les tranchées de communication. Le tri final fut effectué dans les abris, à la lumière de la bougie. Les puddings sont nombreux et tout annonce un joyeux Noël. »
Loin du confort de leur maison, les soldats ont trouvé du réconfort dans la bière et le vin, la fraternité et les chants de Noël, et la réminiscence des moments de plaisir.
À Noël 1918, beaucoup de soldats australiens sur le point de rentrer chez eux attendaient avec impatience un repas chaud en compagnie de leur proches, heureux d’être en paix.

Peter Stanley, Lost Boys of Anzac, Sydney: NewSouth Books, 2014.
Terri Blom Crocker, The Christmas Truce, Lexington, KY: University of Kentucky, 2015.