Histoire
Retour à la salle de presseMont Saint-Quentin
« Tous savaient que le Mont était une forteresse célèbre du front Ouest, et à 5 heures, à l’heure du barrage, seuls quelques officiers ou quelques hommes du rang exténués du 20e bataillon, avec environ 60 fusils, et du 17e, avec quelques 70 fusils, croyaient en leurs chances de succès »
Extrait de l’Histoire Officielle
Bien que le mont Saint-Quentin soit en pente douce, son emplacement est hautement stratégique pour la défense allemande. Certains sont même convaincus qu’il est imprenable. L’attaque alliée fait partie d’une contre-offensive de grande ampleur pour reprendre l’avantage contre les Allemands dans les derniers mois de la guerre.
Le barrage qui précède l’attaque au mont Saint-Quentin combine canons de campagne et l’artillerie lourde. Les batteries de canons de campagne employées dans l’attaque sont placées à 25 mètres l’une de l’autre et tirent deux coups par canon chaque minute, tandis que les obusiers tirent un coup par minute. Lorsque les Australiens voient le mont Saint-Quentin pour la première fois avant l’attaque, à l’aube, il est illuminé par les flash et couvert des fumées brumeuses des explosions provoquées par l’artillerie alliée.
L’infanterie lance son attaque pendant le barrage, maîtrisant des poches de résistance allemande lors de leur avancée vers le mont, et capturant un grand nombre de soldats allemands. Les assaillants font preuve d’une grande bravoure dès les premiers moments de la bataille.
L’ancien conducteur de tramway à Sydney, Jim Rixon, saute avec sa mitrailleuse Lewis dans un poste allemand où il tue trois de ses occupants et capture vingt soldats allemands.
Il y a beaucoup d’autres actes de bravoure au cours de la bataille. À titre d’exemple, le soldat Bill Irwin, un soldat aborigène de Moree en Nouvelle Galles du Sud, âgé de 37 ans au moment de son enrôlement, est tué au combat alors qu’il court courageusement vers une position allemande. Les Allemands eux aussi se battent avec bravoure, certains combattent jusqu’au dernier souffle. Un commandant de batterie allemande, en charge de six canons de campagne et d’une partie de l’infanterie, se bat courageusement jusqu’au bout avec son revolver, avant d’être abattu par les assaillants.
Les Australiens s’emparent de la tranchée de Gottlieb, l’un de leurs objectifs, alors que le barrage continue de faire pleuvoir les obus sur les positions allemandes voisines. La même détermination continue au point que quelques hommes se sont vus décerner la Victoria Cross.
Le sergent Arthur Hall, qui a perfectionné ses talents de tireur en abattant des kangourous sur les terres rurales qu’il gérait près de Nyngan N.S.W, et le caporal Alex Buckley, un autre fermier, traquent, chassent et abattent les mitrailleurs allemands jusqu’à ce qu’un barrage les empêche de continuer. Les deux hommes reçoivent la Victoria Cross, mais Buckley est tragiquement tué au combat le 1er septembre 1918.
Robert Mactier, originaire de Tatura, la zone de culture fruitière de la vallée de Goulburn dans l’Etat du Victoria, reçoit également la Victoria Cross, à titre posthume.
Finalement, les défenseurs allemands du mont sont tués ou capturés, tandis que d’autres se sont enfuis.
La rapidité avec laquelle l’attaque atteint ses objectifs stupéfait les commandants de bataillon. Le général Rawlinson, qui reçoit un coup de fil de son chef de cabinet alors qu’il s’habille pour la matinée, juge la performance extraordinaire.
L’exploit est d’autant plus célébré qu’il est réalisé par à peine 550 hommes, appuyés par 200 autres. Cette petite force a fait plus de 700 prisonniers et tue de nombreux défenseurs allemands.
Cependant, la bataille n’est pas totalement finie. Les Allemands lancent une contre-attaque furieuse contre les Australiens qui se trouvent maintenant au mont Saint-Quentin. Les Allemands réussissent à reprendre le mont, mais ils sont à leur tour repoussés par une contre-attaque australienne. Les assaillants reprennent le contrôle de la plupart des terres qu’ils ont conquises lors de l’assaut initial. La victoire revêt une très grande importance stratégique.
« Le Mont Saint-Quentin occupait une place centrale dans la dernière position défensive officielle des Allemands, avant que la prise de la ligne Hindenburg et les avancées de la Troisième Armée britannique plus au nord forcent les Allemands à effectuer un retrait majeur. »
Monash le tacticien est, à n’en point douter, fier de la victoire. Dans une lettre adressée à ses proches, il informe sa femme et sa fille des honneurs que l’AIF reçuoit après la bataille, en relatant par écrit comment les journaux anglais décrivent la bataille du mont Saint-Quentin comme le plus grand fait d’armes de la guerre.