Histoire
Retour à la salle de presseLes origines australiennes d’une minute de silence
La coutume voulant qu’une minute de silence soit observée le Jour du Souvenir est principalement due à un Australien, le soldat et journaliste Edward Honey.
Honey suggéra l’idée du « Grand Silence » en 1919, alors qu’il travaillait pour un journal londonien.
Edward George Honey (1885-1922) naquit à St Kilda, à Melbourne, avant d’étudier à la Caulfield Grammar School.
Il servit brièvement dans l’armée britannique durant la Première Guerre Mondiale, avant d’être libéré de son service pour raison médicale suite à une invalidité due à un bombardement.
Il avait préalablement travaillé pour The Argus (aujourd’hui The Age) à Melbourne avant de rejoindre The Evening News, un journal à un demi-penny de Londres.
Le 8 mai 1919, Honey déclara qu’il était attristé de voir le jour de l’armistice célébré comme une occasion joyeuse.
Sous le nom de plume de Warren Foster, il suggéra à la place une cérémonie brève mais solennelle:
« Seulement cinq petites minutes. Cinq minutes silencieuses de commémoration nationale. Une intercession hautement sacrée. Une communion avec les morts glorieux qui ont gagné la paix pour nous, et de cette communion une force, une foi et un espoir nouveaux pour demain. Des messes à l’église aussi, si vous le souhaitez, mais dans les rues, les foyers, les théâtres, à vrai dire partout où les anglais et leurs épouses peuvent se trouver, certainement ces cinq minutes de silence douces-amères sauront-elles remplacer n’importe quelle messe. »
La 11ème heure du 11ème jour du 11ème mois, il pourrait y avoir le bref instant de deux minutes une suspension totale de toutes nos activités ordinaires… afin que dans le silence le plus complet, les pensées de tous puissent être concentrées sur une commémoration humble. – Roi George V
Bien que son idée n’eut pas un succès immédiat, un homme d’état sud-africain, Sir Percy Fitzpatrick, suggéra quelques mois plus tard le même concept qui fut porté à l’attention du roi George V.
Edward Honey assista ensuite à une répétition privée avec les Grenadier Guards à Buckingham Palace, où il fut décidé que cinq minutes représentaient un temps trop long.
Le roi George délivra son désormais célèbre message, annonçant « qu’à l’heure où l’armistice fut proclamé, « la 11ème heure du 11ème jour du 11ème mois, il pourrait y avoir le bref instant de deux minutes une suspension totale de toutes nos activités ordinaires… afin que dans le silence le plus complet, les pensées de tous puissent être concentrées sur une commémoration humble… ».
La coutume du respect d’une ou deux minutes de silence est aujourd’hui respectée dans la plupart de l’ancien empire britannique.
Edward Honey vécut juste assez longtemps pour voir trois jours de commémoration de l’armistice (aujourd’hui connue sous le nom de Jour du Souvenir). En 1922, il mourut de tuberculose à l’âge de 37 ans. Comme de nombreuses femmes à l’époque, sa veuve Millicent en fut appauvrie.
Aujourd’hui, une petite plaque au cimetière londonien de Northwood honore la mémoire du soldat qui encouragea la commémoration, tout comme un modeste monument près du Sanctuaire du Souvenir à Melbourne.
- Eric Harding. Remembrance Day Silence. Melbourne : Eric Harding, 1965.
- Muriel F. Orford. « Lest we forget : a tribute to the late Edward George Honey. » Victorian Historical Magazine. 32. Vol. 32. No. 2 (November 1961): 119-123.
- Muriel F. Orford. Journaux de Muriel F. Orford. National Library of Australia. MS 2060.