
Histoire
Retour à la salle de presseLes Australiens a l'assaut du Hamel

La bataille du Hamel, qui s’est déroulée le 4 juillet 1918, est célèbre pour ses nombreuses innovations mais l’attaque a failli ne jamais être lancée.
Elle marque la première opération d’envergure des troupes australiennes depuis la prise de commandement du Lieutenant-général Sir John Monash en mai 1918.
Cette offensive britannique est la première depuis la bataille de Cambrai en novembre 1917 et intègre avec succès les troupes d’infanterie, de blindés, d’artillerie et les unités aériennes à un plan de bataille aux objectifs circonscrits.
C‘est également la première fois que les Australiens prennent part au combat aux côtés de troupes américaines inexpérimentées et fraîchement arrivées en France.

Un sergent non identifié du 16e bataillon sur une bicyclette d’enfant et un soldat américain assis dans une nacelle juste avant la bataille de Hamel (AWM A00815).
Le plan de bataille est presque réduit à néant lorsque Monash est informé à la veille de l’assaut que les Américains ne peuvent pas participer.
Monash déclare d’un ton provocateur que l’attaque sera lancée comme prévu, avec le soutien d’environ 1000 Américains, sauf ordre contraire de la part du maréchal britannique Douglas Haig. L’approbation est accordée quelques minutes avant le terme de l’ultimatum lancé par Monash.

Les troupes américaines, se reposant sur le bord de la route, en route vers les lignes australiennes pour participer à la bataille de Hamel le jour suivant (AWM E02694).
La bataille pour la reprise du contrôle du village français situé près du fleuve de la Somme débute vers 3 h 10 du matin au milieu de la brume et de la fumée avec des forces assaillantes composées de 7500 unités d’infanteries, 60 chars, 628 canons et mitrailleuses et des unités aériennes qui photographient et bombardent les installations ennemies et parachutent des ravitaillements aux mitrailleurs australiens.
La planification minutieuse de la bataille de la part de Monash est légendaire. Sa dernière conférence avant l’assaut, le 30 juin, est suivie par 250 officiers, fait état de 133 points différents et dure 4,5 heures.
Les objectifs de progresser de 2 km sur un front de 6 km, de prendre Le Hamel, les bois environnants et s’emparer des positions en hauteur au-delà du village sont atteints en 93 minutes et une contre-attaque allemande tard dans la nuit échoue.
Les soldats australiens émettaient des doutes à l’égard des chars, fondés sur l’échec de l’assaut des forces blindées lors de la bataille de Bullecourt en 1917, mais ils se dissipent au Hamel, grâce à l’inexorable avancée des chars Mark V, accompagnés d’unités d’infanterie derrière un barrage d’artillerie, ce qui permet de détruire les tranchées, les fosses à canon et les abris allemands.

Le plan de bataille de Monash tire profit de la combinaison de diverses tactiques utilisées lors de batailles précédentes en incluant la coordination et la discrétion des troupes ainsi que la tromperie de l’ennemi.
Survenant peu après l’offensive du printemps des Allemands, l’attaque du Hamel constitue non seulement un assaut allié mais également une victoire tactique marquante et formidable pour le moral – et une leçon de coordination partagée avec tous les commandants britanniques.
Les archives officielles font état de 1200 pertes australiennes et 176 américaines, alors que les pertes allemandes, prisonniers inclus, atteignirent selon Monash plus de 3000.
Monash déclara que dans son expérience, aucune bataille ne s’était jamais déroulée de façon aussi harmonieuse et précise dans le temps. L’historien britannique John Terraine décrit très justement la bataille du Hamel comme « un petit chef-d’œuvre qui laissera son empreinte ».
Ce récit a été publié dans le cadre de la série Chemin du souvenir, élaborée en partenariat avec le ministère des Anciens Combattants et Fairfax Media.