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Le premier Australien mort en France sur le front occidental durant la Première Guerre mondiale

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Posté le 3 décembre 2019

Un certain nombre de soldats nés en Australie et servant dans les Forces Expéditionnaires Britanniques sont envoyés en France en août 1914 et meurent lors des premiers combats sur le front occidental.

Pendant de nombreuses années, ils sont comptabilisés sur les listes des victimes britanniques ; leur origine australienne n’étant pas reconnue officiellement. L’un de ces soldats est le lieutenant William Chisholm, qui fut blessé mortellement lors de la Bataille du Cateau.

Le lieutenant William Chisholm est né à Sydney en 1892, et est le fils aîné d’un éminent chirurgien de l’hôpital de Sydney. Après sa scolarité à la Grammar School de Sydney, Chisholm déménage en Angleterre avec sa famille en 1910 et entre au Collège Royal de Sandhurst afin de suivre une formation pour devenir un officier de l’armée britannique.

Alors qu’il est âgé de 22 ans, Chisholm s’engage dans le Régiment des East Lancashire Fusilliers qui embarque pour la France quelques jours après la déclaration de la Première Guerre mondiale. Lors des premières actions d’envergure menées sur le front occidental, il est blessé lors de la bataille du Cateau le 27 août 1914 et meurt le jour suivant des suites de ses blessures. La nouvelle de sa mort est largement diffusée par la presse en Australie.

Le lieutenant Chisholm est enterré dans le petit cimetière de Ligny-en-Cambrésis dans le nord de la France, aux côtés de 40 autres victimes de la guerre.

Profondément affectée par la perte de leur fils aîné, la famille Chisholm maintient une relation très étroite avec le village de Ligny. Le père de William commande une pierre tombale en l’honneur de son fils et de ses camarades de combats morts à ses côtés. La pierre tombale se tient toujours là aujourd’hui. La famille fait aussi des dons pour l’entretien des tombes et pour soutenir les orphelins de guerre. Lorsque la mère de William, Emma, meurt dans la maison familiale « Ligny » à Woollhara en 1928, le père de William ainsi que sa sœur apportent ses cendres en France. Afin de respecter ses dernières volontés, ses cendres sont inhumées dans le cimetière de Ligny-en-Cambrésis, à quelques mètres à peine de la tombe de son fils.

Un élément de cette histoire permet de renforcer encore d’avantage les liens entre la France et l’Australie : en effet, à travers sa famille maternelle, Chisholm est un descendant de Gabriel Huon de Kerilleau, un aristocrate breton, qui avait fui en Australie en 1794 lors de la Révolution Française.

En Australie, Huon de Kerilleau sert dans le Corps d’Armée de Nouvelle-Galles du Sud et est le tuteur des enfants du pasteur John MacArthur. Par la suite, le Gouverneur William Bligh lui octroie de vastes lopins de terre et il devient un pionnier du district de Shoalhaven.

Récemment, suite aux démarches des habitants de Ligny en Cambrésis, l’Australian War Memorial, à Canberra, reconnait  officiellement le lieutenant Chisholm comme étant le premier Australien mort en France sur le front occidental pendant la Première Guerre mondiale.

Chisholm est enterré en tant que soldat britannique, mais pour la population locale de Ligny-en-Cambrésis et sa famille en Australie (ainsi que la presse), il est Australien.

Tous les ans, le 27 août, le village organise une cérémonie afin de rendre hommage au sacrifice du lieutenant William Chisholm. Des panneaux d’informations racontant son histoire se trouvent dans le village, et la rue principale du village a été baptisée en son honneur. Le village de Ligny-en-Cambrésis est situé non loin du mont Saint Quentin, où se trouve le Mémorial de la seconde division australienne, qui fait partie du chemin de mémoire australien.

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