Histoire
Retour à la salle de presseLes première et deuxième batailles de Bullecourt
Bien que Bullecourt soit l’un des champs de bataille les moins connus du front occidental, la commune fut la scène d’une importante campagne pour la Force impériale australienne.
Les batailles de Bullecourt, le 11 avril 1917 et 3 mai 1917, causent d’énormes pertes et sont à l’origine d’un sentiment de méfiance entre les troupes australiennes et le commandement britanniques.
Certaines des critiques les plus sévères sont formulées par le général John Monash, qui écrit :
«Nos hommes sont jetés dans les combats les plus intenses et sacrifiés dans des entreprises hasardeuses, telles que Bullecourt ou Passchendaele…»
En 1917, ce village du Pas-de-Calais est solidement fortifié par les Allemands et intégré à la ligne Hindenburg, avec mitrailleuses, ceintures de barbelés et tranchées défensives.
Les commandants australiens sont préoccupés par la partie britannique de la planification de l’attaque. Ils estiment qu’elle laisserait leurs hommes coincés et vulnérables sur trois flancs. Ils sont également préoccupés par le possible manque de munitions pour l’artillerie, une technologie alors encore expérimentale.
L’attaque est prévue pour le 10 avril, mais les Australiens ne peuvent pas la lancer à cause du retard de leurs 12 chars.
Alors que la communication au sein des forces alliées tombe en panne, la 62e division britannique lance l’attaque comme prévu, mais elle n’apprend que plus tard que les Australiens ont été démobilisés. Néanmoins, les Britanniques réussissent à passer à travers la première ceinture de défenses pour arriver à proximité de la ligne Hindenburg.
Le lendemain, les troupes australiennes sont la cible de tirs de mitrailleuses qui tuent ou blessent près d’un tiers de leur effectif.
Ils franchissent la ligne allemande au prix de terribles pertes et luttent férocement jusqu’à ce que, comme ils le soupçonnaient, ils se fassent encercler et soient obligés de battre en retraite.
En outre, les chars ne jouent pas leur rôle d’arme de percée décisive et ils suscitent une grande déception pour beaucoup. Malgré cela, ils sèment terreur et confusion chez les troupes ennemies, le 124e régiment allemand ayant rapporté :
« Les hommes dans la tranchée étaient là, sans défense, ne sachant pas comment ils pourraient vaincre ce monstre. Il était complètement impossible de l’attaquer depuis la tranchée…»
Moins d’un mois plus tard, lors de la deuxième bataille de Bullecourt, Australiens et Britanniques combattent côte à côte. Ils parviennent à prendre les tranchées allemandes malgré les contre-attaques et les tirs d’artillerie.
Les deux batailles ont un impact significatif sur la Force impériale australienne. La première laisse un bilan de 3 000 tués et blessés ainsi que 1 170 prisonniers ; tandis que la seconde bataille fait 7 000 victimes.
Les pertes sont si importantes que la 6e division de la Force Impériale australienne prévue n’exista que brièvement avant de devoir se diviser pour fournir des renforts.
Les visiteurs de Bullecourt aujourd’hui peuvent être surpris par l’atmosphère qui continue d’imprégner l’ancien champ de bataille. Le Guide de l’Australian War Mémorial décrit Bullecourt de la manière suivante :
«Préservée de l’expansion urbaine et des routes à forte fréquentation, aucun bruit de circulation ne vient envahir les sens. Au contraire, Bullecourt bénéficie d’une nature intemporelle, voire envoûtante du fait de son silence et de son immobilité, tandis que les vestiges subtils de 1917 laissent le passé s’exprimer. Il vous suffit de l’écouter tandis que vous marchez.»
Les visiteurs peuvent également visiter le musée Jean et Denise Letaille – Bullecourt 1917, qui présente des objets australiens, britanniques et allemands.