Histoire
Retour à la salle de presseLe rôle des monuments aux morts
Presque toutes les communes en Australie possèdent un monument aux morts qui témoigne de l’engagement, du sacrifice et de la perte que représente un siècle de service militaire.
Le développement des monuments aux morts a commencé alors que la Première Guerre mondiale n’était pas encore terminée. Des comités locaux furent mis en place dans le but de choisir un moyen de rendre hommage aux soldats ainsi qu’un lieu pour le faire.
Les monuments les plus couramment construits étaient des cénotaphes, des obélisques ou des statues, mais ils prenaient également la forme de piliers, de cairns, de mâts portant un drapeau, de portes, de structures, de parcs, de jardins commémoratifs ou de bâtiments.
Puisque la plupart des soldats australiens ont été enterrés à l’étranger ou que leur corps a disparu pendant la guerre, les monuments aux morts ont servi de lieu de recueillement où la famille et les amis des soldats pouvaient faire leur deuil.
D’importants monuments ont été érigés dans les capitales, comme le mémorial australien de la guerre à Canberra (1941) et le Sanctuaire du Souvenir à Melbourne (1934).
La plupart de ces monuments font brûler une flamme éternelle. Cette tradition remonte à la France d’après-guerre et à la tombe du Soldat inconnu, symbole du souvenir et d’une âme éternelle.
D’autres monuments, notamment ceux des petits villages, arborent les noms des soldats disparus, et il n’est pas rare d’y voir les noms de frères s’étant engagés ensemble.
À Bulimba (qui était à l’époque un quartier de Brisbane), on a planté un figuier pour chaque soldat disparu. Ces arbres ont fini par recouvrir entièrement le parc à la mémoire des soldats et des marins de Bulimba.
L’ouverture du parc représentait « la volonté pour un petit comité de résident de mettre en place un monument digne des héros qui ont quitté le quartier pour aider dans la Grande Guerre », selon le Brisbane Courier. Le comité souhaitait que le parc « devienne un lieu plaisant pour la collectivité ».
L’historien Ken Inglis, qui a étudié les monuments de guerre dans toute l’Australie, a découvert que chacun d’entre eux racontait sa propre histoire.
Le Professeur a également découvert que les monuments aux morts évoquaient « un discours chevaleresque… Qui rend l’horreur et la souffrance supportables, qui réconforte en atténuant ce qui était trop épouvantable pour être décrit ».
L’un des poèmes qu’on retrouvait le plus souvent sur les monuments était « Pour les soldats tombés », écrit par l’expert anglais Laurence Binyon en 1914 :
Ils ne vieilliront pas
Comme nous
Qui leur avons survécu ;
Ils ne connaîtront jamais
L’outrage
Ni le poids des années.
Quand viendra l’heure du crépuscule
Et celle de l’aurore,
Nous nous souviendrons d’eux.
Une autre inscription, « Lest we forget » (N’oublions jamais), est tirée de Recessional, poème de Rudyard Kipling inspiré de références bibliques.
Aujourd’hui, les monuments aux morts sont un point central pour les événements de commémoration comme la journée de l’ANZAC ou le jour du Souvenir.
Lectures complémentaires :
- Ken Inglis. Sacred Places: War Memorials in the Australian Landscape. Melbourne: Melbourne University Press, 2008.
- A. Borg. War memorials. London: Leo Cooper, 1991.