Histoire
Retour à la salle de presseÉcrivains de la guerre
Au regard de toutes ses horreurs, la Première Guerre mondiale a capté l’imagination littéraire, inspirant certaines des plus grandes œuvres de poésie et de fiction du XXe siècle.
La guerre a produit diverses réactions, allant de l’idéalisme et la compassion à la désillusion et la colère. Elle a également vu naitre un nombre incroyable de poètes anglais — avec notamment des figures marquantes comme Siegfried Sassoon et Wilfrid Owen.
L’auteur Katherine Ashenburg a trouvé diverses raisons justifiant la prolifération des talents :
« La Grande Guerre était d’une horreur sans précédent… c’était la première guerre menée par de nombreux pays européens en près d’un siècle et la première guerre mécanisée. C’est parti avec un idéalisme et une naïveté, et sans plus attendre, beaucoup de gens se sont rendu compte que toute cette histoire était apparemment un désordre interminable.
Siegfried Sassoon a décrit les horreurs dans les tranchées et a protesté à travers son poème, “Soldier’s Declaration” (1917), après quoi il a été admis dans un hôpital psychiatrique militaire.
Là-bas, il se lie d’amitié avec un autre poète, Wilfred Owen, sans doute le meilleur poète de son temps, tué au combat au canal de Sambre-Oise, une semaine avant l’armistice.
Voici quelques-unes des grandes œuvres littéraires produites après la Première Guerre mondiale :
- À l’Ouest, rien de nouveau, Erich Maria Remarque, 1929
- L’Adieu aux armes, Ernest Hemingway, 1929
- The Complete Memories of George Sherston, Siegfried Sassoon, 1937
- Undertones of War, Edmund Blunden,1928
- Good-bye to All That, Robert Graves 1929
- Testament of Youth, Verga Brittain, 1933
L’Australie a aussi connu son lot de réactions littéraires, se concentrant souvent sur la loyauté de la nation envers l’Angleterre et le désir de fournir son identité nationale avec le principe du brave bushman fusionnée avec le digger ingénieux.
Parmi les plus populaires :
- My Brother Jack de George Johnston, 1964
- A Fortunate Life, Albert Facey, 1981
- The Desert Column d’Ion Idriess, 1932
- Flesh in Armour de Leonard Mann, 1932
- The Middle Parts of Fortune: Somme & Ancre 1916 de Frederic Manning, 1929
My Brother Jack est devenu un classique australien, rappelant l’enfance du banlieusard David Meredith, qui a grandi dans “l’ombre informe” de la guerre, en admiration devant son frère larrikin Jack, pris dans la dynamique de l’époque :
‘… la ville dégageait farouchement sa propre vie qui était exactement en phase avec sa vision sauvage, gaie, rebelle. L’ère du Jazz avait atteint son paroxysme… Au-delà de nos périmètres couverts et bien rangés, le monde semblait soudain transformé… Et dans une quête effervescente et assoiffée, s’était lancé mon frère Jack, avec de la brillantine sur ses cheveux.
La guerre a également produit des auteurs de livres pour enfants, notamment Alan (AA) Milne, qui a servi dans la Somme et, après être devenu invalide, a été recruté pour écrire des œuvres de propagande pour le service de renseignements militaires britanniques MI7b.
Milne était un pacifiste qui avait du mal à accepter son rôle. Après la guerre, il a écrit des livres pour enfants en s’inspirant des jouets de son fils — le plus célèbre étant Winnie l’ourson qu’il appela l’ours ‘Winnie’ du nom d’un ours canadien (Winnipeg) gardé au Zoo de Londres pendant que son propriétaire servait en France.
Le biographe Ann Thwaite a découvert que Winnie constituait pour Milne une échappatoire aux traumatismes de la guerre :
‘Il ne pouvait pas écrire sur la saleté, les odeurs, les poux, les rats, le manque d’intimité, la peur constante. Il ne pouvait pas décrire les cadavres… [et] la folie dénuée de sens de toute cette horrible affaire.
Références :
- Ann Thwaite. A. A. Milne Sa vie Londres : Bello, 2014.
- Paul Fussell. The Great War and Modern Memory. New York: Oxford University Press, 2000.
- Phyllis Fahrie Edelson. Australian Literature: An Anthology of Writing from the Land Down Under.
- George Johnston. My Brother Jack. Angus & Robertson. 2012.