Histoire
Retour à la salle de presseDes coquelicots pour se souvenir
Les coquelicots sont synonymes de commémoration depuis plus d’un siècle.
Le papaver rhoeas (également connu sous le nom de pavot-coq, coquelicot et pavot des champs) pousse sur les terrains les plus inhospitaliers.
Durant la Première Guerre mondiale, lorsque les champs de Flandre étaient désolés et méconnaissables, des coquelicots ont émergé du paysage stérile, leur couleur évoquant le sang des morts et le triomphe de la nature.
Leur rapport avec la commémoration date de 1915, lorsqu’un médecin canadien, John McCrae, a écrit son poème désormais célèbre « In Flanders Fields », et c’est devenu un mouvement mondial.
Durant la deuxième bataille d’Ypres, le chirurgien militaire a enterré un ami proche et compagnon d’armes, le lieutenant Alexis Helmer, qui avait été tué par un obus allemand.
McCrae a remarqué que les coquelicots poussaient rapidement autour des tombes des soldats et, le jour suivant, tandis qu’il se trouvait à l’arrière d’une ambulance, il a pris papier et crayon.
Malgré des appréhensions initiales, son poème a été publié dans le magazine British Punch en décembre 1915.
Il a été par la suite promu au rang de médecin consultant auprès de la British Army en France, mais en 1918, après des années de service difficiles, McCrae a contracté une pneumonie et est mort d’une méningite cérébrale.
Son poème a survécu en tant que symbole durable des sacrifices durant la Première Guerre mondiale, particulièrement sur le front de l’Ouest.
Selon l’historien Paul Fussell, « In Flanders Field » st devenu le poème le plus populaire de cette période ; les soldats en tiraient du courage, tandis que les personnes du front intérieur pensaient qu’il définissait leur cause nationale.
« In Flanders Field » est devenu le poème le plus populaire de cette période ; les soldats en tiraient du courage, tandis que les personnes du front intérieur pensaient qu’il définissait leur cause nationale.
En lisant le poème de McCrae, une universitaire américaine, Moina Michael, s’est sentie obligée de rédiger une réponse, promettant de « garder la foi ». Elle a encouragé l’idée de porter un coquelicot rouge en tant que symbole de commémoration, et cette pratique a été adoptée par l’American Legion en 1920.
L’année suivante, le symbole du coquelicot a été exporté en Grande-Bretagne par une française, Anna Guérin, qui avait enseigné avec l’Alliance Française et travaillé pour des campagnes patriotiques aux États-Unis. Sa passion pour la France et ses discours charismatiques ont galvanisé les spectateurs.
Des coquelicots avaient été distribué en Angleterre en 1916 pour lever des fonds pour les prisonniers de guerre alliés et, en Amérique, les femmes donnaient des coquelicots en 1918 après avoir accepté les dons pour l’effort de guerre.
Après la guerre, le jour de l’Armistice a été célébré dans la plupart des pays de l’Empire britannique et, un an plus tard, la Poppy Factory d’Angleterre a ouvert à Londres, afin d’employer les anciens combattants handicapés.
Une entreprise similaire a été établie en Écosse lorsque la Comtesse Haig, femme du commandant britannique le Field Marshal Douglas Haig, a suggéré qu’une autre usine était nécessaire pour employer les hommes blessés durant la guerre.
Ne possédant à son ouverture que « deux travailleurs, une paire de ciseaux et un morceau de papier », la Lady Haig Poppy Factory à Édimbourg fabrique maintenant à la main 5 millions de coquelicots et 10 000 couronnes de fleurs par an.
Les coquelicots poussent toujours dans les champs de Flandre, et ils demeurent un symbole mondial de sacrifice, de commémoration et d’espoir.
Dans les champs de Flandre
Dans les champs de Flandre, les coquelicots fleurissent
Entre les croix qui, une rangée après l’autre,
Marquent notre place ; et dans le ciel,
Les alouettes, chantant encore valeureusement, volent,
À peine audibles parmi les canons qui tonnent.
Nous, les morts, il y a quelques jours encore,
Nous vivions, goûtions l’aurore, contemplions les couchers de soleil,
Nous aimions et étions aimés ; aujourd’hui, nous voici gisant
Dans les champs de Flandre.
Reprenez notre combat contre l’ennemi :
À vous, de nos mains tremblantes, nous tendons
le flambeau ; faites-le vôtre et portez-le bien haut.
Si vous nous laissez tomber, nous qui mourons,
Nous ne trouverons pas le repos, bien que les coquelicots fleurissent
Dans les champs de Flandre.
– John McCrae, 1915