Soldats non identifiés à Arcy Wood, debout à côté du canon de 15 pouces allemand, connu sous le nom de canon de Chuignes, capturé en août 1918 par le 3e bataillon, à Chuignes, en France (AWM A01906).

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Posté le 21 août 2018

Le massacre de l’ennemi dans les vallées enchevêtrées a été considérable, car nos fantassins sont toujours de vigoureux combattants à baïonnette. Ils ont reçu beaucoup d’aide des chars pour se débarrasser des nombreux détachements de mitrailleuses qui ont tenu jusqu’au dernier moment.

Lieutenant-général Sir John Monash, commandant du Corps d’armée australien à la bataille de Chuignes

La 1re division des forces impériales australiennes marcha jusqu’au front le 21 août et tôt le matin du 23, les 1re et 2e brigades se joignirent à la 32e division britannique et avancèrent jusqu’à Chuignes, la principale position allemande en avant de la Somme.

La bataille à venir fut bien planifiée par les Australiens. Le Général de division William Glasgow, propriétaire d’une ferme dans le Queensland, vétéran de la guerre des Boers et désormais commandant de la 1re division, travailla en étroite collaboration avec les autres officiers australiens et le lieutenant-général Monash pour s’assurer que l’opération était bien réglée. La bataille devait être une opération d’armement combiné qui reproduirait le succès du Hamel et les récentes batailles de Messines. Ces batailles antérieures comportaient l’orchestration de l’infanterie, de l’artillerie, des chars et des avions d’une manière qui maximisait leurs capacités d’assaut, tout en minimisant les pertes alliées.

La planification par Monash de l’attaque du Hamel était un excellent exemple du concept d’armes combinées. Par rapport à ce que l’on a qualifié de planification fragmentaire et peu imaginative des batailles avant Le Hamel, l’approche combinée des armes cherchait à injecter une nouvelle mobilité à un front de bataille qui avait stagné pendant les quatre années précédentes en raison de la supériorité de la défensive par rapport à l’offensive.

Une partie du plan de bataille de Chuignes comprenait un « barrage rampant » sophistiqué qui fournissait un mélange d’explosifs, de shrapnel et d’obus fumigènes pour maximiser la protection des Australiens tout en infligeant la mort aux Allemands. Pour protéger les chars d’assaut et l’infanterie des Allemands, les obus fumigènes constituaient dix pour cent du barrage.

Les « diggers » chevronnés de la 1re division et les nouveaux chars Mark V, chacun avec son propre éclaireur d’infanterie, étaient protégés par ce barrage. Des chars d’assaut furent également utilisés pour assurer l’approvisionnement en temps opportun des troupes qui avançaient. Les chars avaient été beaucoup améliorés depuis leur échec à Bullecourt où ils avaient perdu la confiance de l’infanterie.

Les chars, qui avaient terrifié les Allemands quelques semaines auparavant à Amiens, avançaient pour anéantir les positions de mitrailleuses allemandes et dégager la voie du mieux qu’ils le pouvaient pour l’infanterie. Une nouvelle reconnaissance de la valeur de ces chars était évidente dans les ordres que les chars, « ne devaient pas errer sur le plateau » et devaient être renvoyés immédiatement une demi-heure après la fin de l’avancée.

Vue d'un tank britannique Mark V mâle endommagé avec des nuages de fumée à l'arrière-plan de tambours de carburant en feu, qui étaient censés avoir été préparés par l'ennemi pour fournir un écran de fumée pour leurs troupes en retraite, près de Chuignes. Les tambours ont été accidentellement mis le feu par l'artillerie allemande, le 24 août 1918, après que la région ait été avancée par les troupes de la 2ème Division (AWM E03100).

L’histoire de la 1ère division note qu’à la fin des combats le lendemain, les forces alliées avaient poussé trois divisions allemandes à plus de deux kilomètres de leur ligne défensive. Le 27 août, avant que la 2e division australienne ne relève la 1re division, ils avaient capturé un canon ferroviaire allemand de gros calibre (le « canon d’Amiens »), vingt et un canons de campagne, plus d’une centaine de mitrailleuses et autres armes, ainsi que 2 500 prisonniers. Pratiquement tous les objectifs primaires de la bataille avaient été atteints, et même les archives allemandes indiquaient que leur armée avait subi un coup dur.

Des actes de bravoure exceptionnels furent accomplis au cours de la bataille par les troupes australiennes et britanniques, deux Australiens ayant reçu la Croix de Victoria. Le lieutenant Lawrence McCarthy, un orphelin de Perth, en Australie-Occidentale, fit preuve d’une autorité et d’une bravoure personnelle exceptionnelles, ce qui entraîna la mort de 20 soldats allemands, la capture de plus de 40 prisonniers et la saisie de 500 yards de la ligne de front allemande.

Charles Bean, le correspondant de guerre australien officiel, pensait que les actions de McCarthy en gagnant sa Croix de Victoria étaient l’un des exploits les plus remarquables des combats individuels dans l’histoire de l’AIF. Bean pensait aussi que l’effort de McCarthy était égal à celui du lieutenant Jacka, vainqueur de Croix de Victoria en Gallipoli qui a ensuite reçu la Croix militaire à Pozières.

Le lieutenant William Joynt a également reçu la Croix de Victoria pour sa bravoure exceptionnelle au cours de la bataille de Chuignes. D’autres Australiens remarquables dans la bataille furent le major Geoffrey Street, vainqueur d’une croix militaire en 1917, et futur ministre de la Défense de l’Australie qui mourut tragiquement dans le crash aérien de Canberra en 1940; et Maurice Wilder-Neligan, le tacticien décoré et talentueux qui avait gravi les échelons pour mettre fin à la guerre, un lieutenant-colonel.

Les Australiens notèrent également la bravoure de leurs ennemis, le lieutenant Ribchester du 13e bataillon de chars d’assaut reconnaissant la grande bravoure des mitrailleurs allemands qui n’ont été vaincus qu’après un combat désespéré. La compassion et le professionnalisme de deux médecins allemands qui, bien qu’ils aient été capturés à leur poste de secours continuèrent de soigner les Australiens et les Allemands grièvement blessés sans faire de différence, furent également été saluées.

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