
Histoire
Retour à la salle de presseBleuets commémoratifs en France

En Australie et dans une grande partie de l’ancien Empire britannique, la fleur commémorative est le coquelicot ; mais en France, c’est plutôt le bleuet.
Comme le coquelicot, le bleuet (Centaurea cyanus) a continué à pousser sur les terres dévastées par les bombardements, représentant ainsi les seuls signes de vie et de couleur du paysage battu.
Dans le langage des fleurs, les bleuets symbolisaient la délicatesse et la pureté, et « Les Bleuets » est devenu un terme utilisé en référence aux jeunes soldats conscrits de France qui étaient arrivés en première ligne en 1915 en portant l’uniforme bleu horizon.
Quand la guerre a éclaté, la France avait besoin de 17 millions de mètres de tissu neuf ; elle a donc confectionné des uniformes de soldats avec ce qui était disponible et importé de la Grande-Bretagne, de l’Espagne et des États-Unis. Le bleu clair / gris se confondait bien dans la boue crayeuse de Champagne et d’Artois.
Le terme bleuets était devenu si populaire que l’image était utilisée dans des cartes postales, des poèmes et des chansons dont « Bleuets de France » (1916) d’Alphonse Bourgoin :
Les voici les p’tits « Bleuets »
Les Bleuets couleur des cieux
Ils vont jolis, gais et coquets,
Car ils n’ont pas froid aux yeux.
En avant partez joyeux ;
Partez, amis, au revoir !
Salut à vous, les petits « bleus »,
Petits « bleuets », vous notre espoir !
Les insignes commémoratifs du Bleuet étaient vendus à partir de 1916 après leur création par l’infirmière veuve Suzanne Lenhardt aux Invalides, et Charlotte Malleterre dont le frère et le mari étaient des généraux.
Ces femmes organisaient des ateliers sur Le Bleuet de France afin que les militaires blessés pussent confectionner des bleuets à partir de papier de soie et les vendre pour gagner leur vie.
Le bleuet était devenu un symbole de réhabilitation par le travail et ses ventes avaient augmenté après que le président français Gaston Doumergue approuvât l’initiative.
Aujourd’hui, les bleuets sont portés sur les revers des militaires (hommes et femmes) lors des événements commémoratifs. Ils sont synonymes de perte de la vie à la guerre et de solidarité des anciens combattants.
