Au Centre
Retour à la salle de presseŒuvres aborigènes commandées pour le Centre Sir John Monash
Deux artistes aborigènes ont puisé dans leurs cultures traditionnelles pour réaliser des commandes pour le Centre Sir John Monash en France.
L’artiste du Queensland Laurie Nilsen a réalisé une œuvre en trois dimensions pour la Galerie Interprétative, tandis que le peintre Kunmanara (Ray) Ken, originaire d’Australie-Méridionale, a créé un mural lumineux pour la zone fonctionnelle.
Le travail de Nilsen à l’entrée est une mise dans l’ambiance pour les visiteurs, il exprime une vision de l’Australie d’avant-guerre et signifie qu’ils entrent dans une histoire particulièrement australienne.
« Goolburris on Foreign Soil » montre deux émeus mâles avec leurs empreintes dans le sol, représentant les jeunes soldats qui combattaient dans un pays étranger.
La peinture en acrylique de Kunmanara (Ray) Ken, « Kulata Tjuta », représente l’histoire traditionnelle de la lance, issue du peuple des Anagu, qui s’aligne avec les concepts de pays et de défense de la nation.
Kunmanara (Ray) Ken a reçu de nombreux éloges durant sa carrière relativement courte. Il a commencé à peindre en 2003, en cartographiant les sites importants de ses terres et les connaissances transmises de génération en génération. Son travail est visible à l’Australian War Memorial et à la Galerie nationale d’Australie.
On estime que 700 à 1 000 soldats indigènes ont servi dans les Forces impériales australiennes (AIF) durant la Première Guerre mondiale, et qu’environ 250 à 300 ont été tués.
Ces hommes venaient d’une partie de la société australienne qui avait peu de droits, des salaires bas et des conditions de vie pauvres, à un moment où les aborigènes et les indigènes du détroit de Torrès n’étaient pas considérés comme des citoyens. Ils ne pouvaient pas voter et n’étaient pas comptés dans le recensement national.
Nilsen, qui fait partie de peuple Manadandanji, et qui nous a malheureusement quitté en mars 2020, travaillait sur le dessin, la peinture et la sculpture ; son travail présentait souvent des fils barbelés, une métaphore coloniale pour les personnes aborigènes qui ont dû s’adapter aux changements et faire face aux barricades.
Sa commande se focalise sur le totem de son peuple, l’émeu, qui est également l’emblème de la faune en Australie. L’émeu est admiré car il est grand, fier et résilient, incapable de reculer – un symbole pour une nation qui va de l’avant et débute sur la scène internationale.
Nilsen a été inspiré par l’émeu pour d’autres raisons : Les plumes d’émeu étaient portées sur les chapeaux mous de la brigade Australian Light Horse ; et son grand-père, le soldat Percy Anderson, s’était engagé dans le 9e bataillon de l’AIF, et il s’est battu sur le Front occidental.
De nombreux aborigènes qui se sont battus près de Villers-Bretonneux ont perdu la vie en mars-avril 1918, une période qui coïncide avec la constellation de l’Émeu dans la Voie Lactée.